Ishango contre Tintin
Section : Article 2
Prof. Pini-Pini NSASAY



Ishango en Belgique
ISHANGO est un minuscule personnage d’une dizaine de centimètres, venu du Congo vers la Belgique. C’est un os, appelé l’Os ou le Bâton d’Ishango. Cet os n’est pas venu de lui-même, on s’en doute. Il y a été contraint, amené par Jean de Heinzelin de Braucourt,
géologue et chercheur à l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique qui a été à la tête de l’équipe qui a trouvé cet Os énigmatique en 1950 et 1959 à Ishango.
Aujourd’hui ces morceaux d’Os – ils sont deux – sont jalousement gardés au 9ème niveau de l’immeuble du Musée des Sciences Naturelles à Bruxelles.
En Belgique, La Poste a émis, en février 2000, un timbre à l’occasion de l’Année Mondiale des Mathématiques. L’UNESCO a appuyé l’organisation d’une multitude de conférences et de séminaires en mathématiques, afin de promouvoir l’importance de cette science dans le développement. Le timbre montre deux formules soulignées par trois et puis six traits, référant au bâton d’Ishango.
Honneur à Ishango
Pourquoi tant d’honneurs ? Ce que ce fabuleux personnage est couvert de 168 stries – entailles – mystérieuses, organisées en 16 groupes ordonnés répartis sur trois colonnes (ou faces), suivant une logique mathématique. Il a à l’extrémité un fragment de quartz
fermement encastré. Et il date, tenez-vous bien, de quelques 20.000 ans.
Ce qui amène le Dr Heinzelin de Braucourt à dire ceci : ‘Le premier exemple d’une table mathématique bien ordonnée date de la période dynastique en Egypte. Il y a certaines indications cependant qui suggèrent l’existence de systèmes moins raffinés à l’ère prédynastique. Puisque le système numérique égyptien était une base et un prérequis pour les réalisations scientifiques de la Grèce classique, et donc pour beaucoup de développements en science qui suivirent, il est même possible que le monde moderne doit une de ses plus grandes dettes aux peuples qui vivaient à Ishango. Si c’est le cas ou non,
il reste remarquable que l’indication la plus ancienne de l’utilisation d’un système numérique par l’homme date de l’Afrique Centrale de la période Mésolithique. Aucune fouille en Europe n’a révélé un tel indice’.
Voilà donc balayée la théorie du miracle grec, berceau de la connaissance. Et le savant Camerounais Prince Kum’a Ndumbe III d’ajouter : “Il n’y a rien de surprenant que l’Afrique soit le berceau des mathématiques et de la science, d’autant plus qu’avant l’an 20.000 avant Jésus-Christ, l’humanité entière était encore peuplée essentiellement de Noirs.“ Il dit également que : “l’Os d’Ishango porte la démonstration arithmétique la plus ancienne du monde, datant de 22.000 ans avant Jésus-Christ, retrouvé au bord du lac Albert à Ishango, en République Démocratique du Congo, il est au sein d’une route des
mathématiques découverte dans cette région.“
Ishango, berceau de la civilisation
Cette route qui n’est pas linéaire évidemment, mais courbe, à l’africaine, s’est étendue au nord, à l’ouest et au sud du continent jusqu’aux Etats-Unis d’aujourd’hui où la tablette numérique a été mise au point et qui révolutionne notre monde. L’Os ou le Bâton d’Ishango est donc son lointain ancêtre africain.
Les bases arithmétiques qu’on retrouve sur ce bâton sont celles qui sont les plus répandues en Afrique, à savoir 10 et 12 (ou 6). Les bases 10, 24, 2 ou 32 sont aussi connues. Les Yorubas du Nigeria utilisent la base 20, tandis qu’en Afrique du Sud une variation sur la base 2 est employée. D’autres peuples utilisent la base 6, d’autres encore un mélange de 6 et 4, ou même une base 32. Jusqu’à ce jour, on “découvre” encore de
nouvelles façons.
Murielle Lefèvre rapporte qu’un document de l'Institut des Sciences Naturelles "précise une série de relations internes qui font de ce tableau un jeu passionnant dont on n'est pas sûr d'avoir épuisé toutes les combinaisons : duplication des nombres, produits égaux à des
sommes, sommes égales à des nombres premiers, sommes égales à la table de 4, addition de colonnes égales à 60, etc.
Aimons l'Afrique ancestrale
L’Afrique des Ancêtres n’a pas encore fini de nous étonner, d’étonner le monde occidental qui l’a tant méprisée. En réalité elle est le berceau de notre humanité à tous, n’en déplaise aux racistes africanistes eurocentristes. C’est à elle et à elle seulement que nous devons les apparitions du langage, de l’écriture, de la science et de la culture. Et c’est tout à fait logique comme le démontre le Bâton d’Ishango.
Ishango est, quant à lui, un petit village au bord du Lac Rutanzige, une des sources les plus lointaines du Nil, sur la frontière entre le Congo et l’Ouganda. Cette région, est aujourd’hui martyrisée, à cause de ses immenses richesses dont le coltan qui est un élément essentiel dans la fabrication des tablettes numériques et des téléphones tactiles dits intelligents.
Le monde entier devrait signer un moratoire pour préserver cette région de tout danger et éradiquer définitivement tous ces vautours qui sèment la mort et la désolation dans cette région divine, le Lembo, la terre promise de notre humanité.
La détruire systématiquement comme on le fait maintenant, c’est détruire notre humanité.
Nous apprenons que notre frère Georges KAMANAYO envisage de réaliser un documentaire sur l’os d’Ishango. Notre souhait est que ce travail soit un vrai travail scientifique et non plus une pure fiction, inventée de toute pièce.
Quand vous serez de passage à Bruxelles, amenez vos enfants au Musée des Sciences Naturelles situé non loin de la garde de Luxembourg, à côté du Parlement européen. 29 Rue Vautier, 1000 Bruxelles, tel. 00 32 2 6274211.
Demandez de voir cet extraordinaire outil de calcul, l’Os d’Ishango. C’est sans doute grâce à lui en grande partie que nos enfants apprennent encore à compter aujourd’hui comme ils le font à l’école…Il est le symbole unissant les continents et les époques préhistoriques et technologiques actuelles, disait l’astronaute Vladmir Plestser en 2003.
Tintin au Congo, une fiction à oublier
En Belgique, également en Europe et dans le monde occidental, les aventures de Tintin au Congo sont fort connues. Elles ont même fortement contribué à forger l’imaginaire de l’homme européen sur lui-même quant à sa supériorité supposée par rapport à l’homme noir, africain en l’occurrence, quant à son infériorité supposée.
Tintin est ce reporter qui part de Château de Moulinsart en Belgique et qui parcourt le monde. Il réalise des exploits hors du commun et arrive à se sortir de n’importe quelle difficulté y compris à Chicago aux Etats-Unis d’Amérique où il doit affronter d’innombrables groupes des bandits dont le plus célèbre Al Capone.
Un récit raciste à la sauce chrétienne
Tintin arrive également au Congo. Il y découvre un pays des sauvages de la dernière espèce. Des Noirs sans la moindre instruction, ignorants, déifiant tout y compris son chien Milou. C’est un peuple qui semble être sorti hier même du ventre de la terre et qui a du Blanc représenté par Tintin et Milou une image de dieu de la terre.
Le problème est que ce récit si populaire – l’album des aventures de Tintin au Congo est le plus vendu, on se prête à en faire un film, il y a également un projet de traduction en lingala - est faux. C’est une pure invention sortie de l’imaginaire de M. Georges Remi, dit Hergé, ce natif d’Etterbeek en région bruxelloise. Il ne s’est basé sur aucune donnée scientifique plausible, ni sur aucun fait historique connu. Il n’a jamais été au Congo.
En réalité l’histoire écrite par M. Remi ne correspond à rien, c’est une invention au contraire de la vie d’Ishango en Belgique. Ici c’est une réalité scientifique et historique.
"La véritable histoire de Tintin au Congo", où Georges est "Remi...sé" hors des poubelles de l'histoire.
De M. Goddin
Réponse de Daniel Olivier
Bonjour monsieur Goddin,
En visionnant une vidéo récente sur Tintin sur la chaîne Blast, nous avons trouvé votre interview d'il y a
5 ans sur TV5 portant sur le livre "La véritable histoire de Tintin au Congo" où Georges est &" Remi...sé" hors des poubelles de l'histoire.
Voici mes commentaires... pas sombres (!) pour l'histoire!
En mai 1940, vous dites "Hergé s'exile en France et suite à l'appel de Léopold III il revient pour "reconstruire la
Belgique", dixit Léopold (premier collabo !)".À ma connaissance, la Belgique est occupée par une armée étrangère et donc pour la
reconstruire il faudra nécessairement collaborer puisque c'est l'occupant qui en est le maître.
Après quelque temps d'incertitude, Hergé est engagé par le directeur du journal Le Soir,
Raymond De Becker, pour publier ses dessins. De Becker sera condamné à mort pour collaboration en 1946. Un de ses employés, Georges Remi, échappe à toute condamnation de collaboration. Quel poids (à la) plume pour le dessinateur par rapport au poids lourd de la peine de mort pour le directeur.
Pour échapper au "titre" de collaborateur, Hergé compare sa plume au pain du boulanger.
Comme si les Belges avaient à cette époque besoin d'autant de dessins que de pain!
Quand on est dans le pétrin, il ne faut pas ajouter de la farine au moulin! Hergé, formé comme il l'a été dans un catholicisme militant, a été un fasciste idéologique, au sens large du terme (partisan d'un régime autoritaire, personne conservatrice et réactionnaire, Le
Robert). Il n'a jamais été Nazi.
Quand à vous circonvolutions sur le contenu du livre "Tintin au Congo" qui serait d'après vous un joyau qui fait briller les esprits des générations post-indépendance, c'est la preuve que même si on sait lire on se laisse séduire par l'image en noir et blanc et en couleur. Le marché est ouvert pour 95 millions de Congolais-Kinshasa.
Tintin, nain du jardin de Moulinsart-éditions!
Daniel Olivier